Analyse de la nouvelle dénomination du Ministère en charge de l’Action Sociale

Publié le par THIENI Hama

Désormais on parlera du Ministère du Genre, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l'Action humanitaire et non du Ministère de la Femme, de la Solidarité Nationale, de la Famille et de l’Action Humanitaire 

 

Quelle analyse pouvons-nous faire de la nouvelle dénomination du ministère en charge de l’action sociale ?
Cette nouvelle dénomination nous semble beaucoup plus en phase avec le contexte international. A l’image, de l’évolution du rapport de la femme au concept de développement (participation de la femme au développement et intégration de la femme au développement) qui ont permis d’aboutir à la consécration du concept « Genre » dans les années 1990, il faut noter que cette nouvelle dénomination qui place le mot « Genre » en première position de la nouvelle dénomination se voudrait peut-être claire et sans ambiguïté en matière de prise en compte des différentes couches sociales dites vulnérables de la société Burkinabè dans la politique gouvernementale. 

Il s’agit, peut-être d’une volonté de montrer que les cibles que constituent les femmes, les enfants, les personnes en situation de handicap, les personnes âgées, les veuves, etc. font non seulement, partie intégrante et cela sans spécification et discrimination aucunes dans la politique du gouvernement ; mais aussi que l’ancienne dénomination avec le mot « Femme » en première position semblait avoir des relents à caractère « féministe » et n’aurait peut-être plus sa place dans une société ou la crise sécuritaire a mis à nu la vulnérabilité des différents composants de la société.

En revanche, sachant tous que le monde est un gros village planétaire, il ne faut pas être dupe car la notion de Genre va au-delà des cibles que nous avons citées. En effet, la question de la reconnaissance des "LGBT" (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) et le "Mariage pour tous" sont des problématiques qui sont en vogue au plan international et sont intimement rattachées au concept de Genre.

Cependant, quelques soient les motivations qui ont conduit à cette nouvelle appellation, la nouvelle ministre doit aussi avoir en tête l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs sociaux ; pendant longtemps les politiques ont fait comprendre que le travail social est un «sacerdoce», cela est une évidence pour toute personne qui se fixe pour mission de soulager la souffrance des autres. Par ailleurs, dans une Etat qui se veut démocratique, il est nécessaire de travailler à ce que les conditions de vie, de ceux, qui ont été mandatés par l'Etat, pour soulager les souffrances des autres citoyens soient acceptables et digne d'une democratie. C’est peut-être, l’une des conditions premières pour parvenir à des résultats probants et satisfaisants en matière de prise en charge des couches vulnérables en ces temps de crises sécuritaires jamais égalés.

THIENI Hama 

 

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